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Alain Grosajt est installé à Monteux dans le Vaucluse ou il travaille à la manière d'un moine copiste replié dans son atelier à ‚l'écart de tous les divertissements de la nature provençale.

L'observation du monde se fait chez lui de l'intérieur et son interprétation picturale jaillit comme une réponse vitale et pulsionnelle. Pas de préparation, pas d'anticipation, juste la vie et des voyages qui catalysent des sensations et l'œuvre en devenir peut naître sur la toile.

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Alain Grosajt cherche à inventer une écriture plastique qui ; à elle seule, incarnerait toutes les possibilités d'une peinture figurative : représentation, narration, rythme, ect.

La radicalité de cette ligne sinueuse et répétée dans toutes les séries est la déconstruction ultime du signe plastique, sa trace originelle.

Il n'est pas étonnant pour cela que la vie de peintre commence pour Alain Grosajt sur les bancs de l'école devant les phrases écrites à la craie blanche sur un tableau noir que la maitresse vient d'effacer. Effacer et chercher ce qu'il peut rester sous la matière sera le propos de la première grande série du peintre. Effacements, exposée à la galerie N.GEST c'est en 1975 à St Remy de Provence et la leçon inaugurale de toute son oeuvre.

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Une fois apprivoisée, la matière épaisse et sombre peut laisser place aux blancs et à la couleur qui viennent réinventer la forme et donner ce rythme si caractéristique des dernières séries. Et comme le faisait remarquer le peintre américain Mark Rothko :

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« En évoluant dans le temps d'un point à l'autre, l'œuvre d'un peintre progresse vers la clarté, vers l'élimination de tous les obstacles se dressant entre la peintre et l'idée, entre l'idée et spectateur »

Espérons que les peintures d'Alain Grosajt apparaissent comme des évidences, l'évidence qu'il est un peintre témoin de notre temps.

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